L'Association de Réflexion et de Recherche Clinique en Psychomotricité de Lyon et sa Région vise à promouvoir la recherche clinique en psychomotricité par divers moyens notamment : l’organisation de séminaires, colloques, groupes de réflexion. Soutenir des projets individuels ou collectifs de recherche sur la clinique psychomotrice, favoriser et/ou rechercher la collaboration avec des structures à même d’apporter une contribution directe ou indirecte au but poursuivi par l’association et tout particulièrement avec l’Institut de Formation en Psychomotricité de Lyon.
Elle s’adresse à tout psychomotricien désireux d’engager un travail d’approfondissement théorico-clinique, quel que soit son champ d’exercice professionnel ou son référentiel théorique et clinique.
Susciter les échanges, favoriser le débat entre psychomotriciens, soutenir la réflexion et la recherche à propos de la pratique, telles sont les ambitions de l’ARRCP Lyon et région. Dans cet objectif, l’association mise sur l’engagement de ses membres dans une démarche qui consiste à se confronter aux difficultés et aux doutes rencontrés dans la clinique, à approfondir ses intuitions cliniques, à les arrimer à des concepts théoriques, à transmettre et discuter les résultats de ses travaux.
Elle s’adresse à tout psychomotricien désireux d’engager un travail d’approfondissement théorico-clinique, quel que soit son champ d’exercice professionnel ou son référentiel théorique et clinique.
Susciter les échanges, favoriser le débat entre psychomotriciens, soutenir la réflexion et la recherche à propos de la pratique, telles sont les ambitions de l’ARRCP Lyon et région. Dans cet objectif, l’association mise sur l’engagement de ses membres dans une démarche qui consiste à se confronter aux difficultés et aux doutes rencontrés dans la clinique, à approfondir ses intuitions cliniques, à les arrimer à des concepts théoriques, à transmettre et discuter les résultats de ses travaux.
vendredi 2 novembre 2018
mercredi 10 octobre 2018
Café Psychomot' - Mardi 6 novembre 2018 - 19h45
C’est autour de Céline Alcaraz,
Mardi 6 novembre, que nous ouvrons
la saison 2018-2019 sur le thème du « Féminin en psychomotricité ».
Céline partagera avec nous sa réflexion et ses questionnements sur notre
thème, à partir de sa clinique en
périnatalité, auprès de patientes femmes. Devenues
mères, elles sont aux prises avec une difficulté de reconnaissance de cette
identité et l’accordage avec leur bébé.
En lecture de support, Céline nous
propose le texte de Pierre Delion « L’observation
du bébé selon Esther Bick », Eres « Enfance et psy » n°25
(version consultable gratuitement sur le site du CAIRN).
Nos
rencontres se déroulent cette année encore au café de la Cloche et les horaires
restent les mêmes. Nous vous accueillons à 19h45 afin que l’échange commence à
20h jusqu’à 21h45.
Nous
vous demandons de bien vous préinscrire par mail à arrcplyon@gmail.com avant le 2 novembre 2018, dernier délai. En effet les places sont
limitées !
Sur
place, nous vous demandons de prendre une consommation (payée au bar) et de vous acquitter des 5€ de
participation auprès de notre trésorier. Il est aussi possible d’adhérer à
l’ARRCP, l’adhésion coûte 20€ et donne accès, gratuitement, aux trois cafés
psychomot’ (n’oubliez pas de vous préinscrire !).
Au
plaisir de vous retrouver tous le 6 novembre à 19h45, passez de belles JA (pour
les chanceux) et un bon mois d'octobre !
Pour
l'ARRCP,
Natacha
Vignon et Lison Gilardot
lundi 10 septembre 2018
Les Cafés Psychomot' Saison 2018/2019
C'est
la rentrée, nous espérons que l’été s’est bien passé ! De notre côté, les cafés
psychomot se préparent pour cette nouvelle saison 2018-2019 autour du thème
central suivant : la question du
féminin en psychomotricité.
Nous
déclinerons cette question tout au long de l'année avec trois dates que vous
pouvez d'ores et déjà retenir:
* le mardi
6 novembre 2018 en commençant par l'intervention de Céline Alcaraz et de son
expérience auprès de patientes femmes, devenues mères, aux prises avec une
difficulté de reconnaissance de cette identité et l’accordage avec leur bébé.
* Le mardi
5 février 2019 avec Sabine Fritis Arcaya, qui nous parlera de sa clinique en
libéral auprès de femmes souffrant d'empêchements à devenir mères.
* Le
mardi 9 avril 2019 avec Odile Gaucher et son travail avec des adolescentes
anorexiques en mal de devenir femmes.
Nos
rencontres se déroulerons cette année encore au café de la Cloche, 4 rue de la Charité, Lyon 2ème, et les
horaires restent les mêmes.
Nous vous accueillons à 19h45 afin que l’échange
commence à 20h jusqu’à 21h45.
Pas de changement non plus en ce qui concerne les
inscriptions, nous vous demandons de bien vous préinscrire par mail à arrcplyon@gmail.com une fois que l’annonce du café et ses lectures de référence vous
est transmise (un mois avant environ).
Sur
place, nous vous demandons de prendre une consommation (payée au bar) et de vous acquitter des 5€ de
participation auprès de notre trésorier. Il est aussi possible d’adhérer à
l’ARRCP, l’adhésion coûte 20€ et donne accès, gratuitement, aux trois cafés
psychomot’ (n’oubliez pas de vous préinscrire !).
Espérant
vous retrouver, reposés, nombreux et curieux lors de ces temps d'échanges et de
partage, au café de la Cloche, nous vous souhaitons une bonne rentrée à toutes
et à tous.
Natacha
Vignon et Lison Gilardot pour l'ARRCP
vendredi 8 juin 2018
Un aperçu du Café Psychomot' du 24 avril 2018
C'est dans
une chaleur quasi estivale que nous nous retrouvons pour ce dernier café
psychomot' de la saison sur le thème « La psychomotricité hors des
sentiers battus ».
Fabien Da
Rosa vient nous parler de sa clinique, en bordure ou au cœur d'une enceinte,
auprès de jeunes accueillis en Centre Educatif Renforcé et qu'il reçoit pour
des bilans psychomoteurs uniquement.
Fabien nous
raconte son parcours professionnel de psychomotricien en pouponnière et lieu
d'accueil de placement judiciaire pour enfants de 0 à 3 ans et en ITEP. Il
évoque son étroite collaboration avec Maurice Berger. La réorganisation du CHU
dans lequel il travaille avec M. Berger le conduit, dans « un instinct de
survie », nous dit-il à s'installer en libéral. C'est dans le cadre de sa
pratique en libéral qu'il intervient, en tant que prestataire, une fois par
semaine le samedi dans ce CER, qui s'engage financièrement dans les évaluations
psychomotrices des jeunes.
Fabien nous
précise son cadre d'intervention : un bilan psychomoteur pour faire un
état des lieux des compétences et des souffrances des enfants et la
transmission à l'équipe pour étayer leur compréhension de l'enfant.
Les enfants,
adolescents reçus au CER y sont placés sur décision d'un juge, comme une
alternative à la prison pour mineur ou
pour alléger leur peine à leur devenir adulte. Ce placement se fait pour une
durée de 6 mois. Plus tard dans la soirée, Fabien interrogera cette temporalité
en évoquant un idéal de 9 mois, symbolique, comme une grossesse à refaire et
une nouvelle naissance, à la sortie ?
Le CER,
cette grande bâtisse, entourée de hauts murs, dotée d'une piscine, d'un
poulailler pourrait donner l'image d'une maison campagnarde. La hauteur des
murs, ainsi que la fermeture des portes par un code nous rappelle bien que nous
sommes dans une enceinte judiciaire et éducative.
Fabien
choisit de nous présenter Michel, 17 ans. Il nous le décrit comme
« pressé, impatient, impulsif, agressif avec lequel il ne faudrait pas se
laisser envahir et qui met la pression ».
Le face à
face est difficile et le regard de Fabien souvent de côté pour faciliter la
relation.
Fabien nous
rappelle aussi combien il convoque le tiers, ostéopathe, pour porter la
question du soin du corps, de la douleur physique et faire alliance avec ces
jeunes.
Michel va
d'ailleurs évoquer dans différents entretiens une fracture au bras gauche avec
une alternance dans son vécu entre « c'est ma faute » et « c'est
la faute des autres ». Il semble avoir un vécu traumatique de cet accident
et cela viendrait peut-être bien en lieu et place d'une histoire infantile
traumatique sur laquelle nous reviendrons plus tard. Fabien faisant le choix de
ne pas connaître nécessairement l'histoire de ses patients quand il les
rencontre.
Il va nous
présenter en détail deux tests échelonnés qu'il utilise précisément pour
rechercher les troubles du schéma corporel :
–
le
test de Claire Merjac qui permet d'obtenir un âge du développement du schéma
corporel
–
le
test sur les représentations corporelles d'Olivier Moyano.
Et également
le MABC d'évaluation du mouvement.
Ces tests
précis sont importants pour Fabien pour tenter de dire quelque chose de
l'investissement du schéma corporel de ses patients.
Au test de
Moyano, Michel répond à la question sur les parties de l'intérieur du corps en
évoquant les os. Concernant les parties visibles de l’extérieur, il ne parlera
pas du visage ni de ses orifices.
Fabien nous
amène ensuite les planches du test de C. Merjac afin de nous faire suivre avec
lui les résultats de son patient.
Lors de la
passation de cette épreuve, Michel vivra des moments de régression se
recroquevillant et prenant son pouce (rappelons qu'il a 17 ans) ce qui
permettra à Fabien de se dégager d'un contre transfert difficile avec ce
patient.
Le test
donnera comme résultat un âge de construction du schéma corporel de 8 ans et 9
mois.
L'anamnèse
rapporte que Michel est d'origine étrangère et que son père était absent à la
naissance (il vivait en France). Il serait né par césarienne car le cordon
ombilical entourait son cou. Une séparation précoce a lieu entre sa mère et
lui, bébé hospitalisé en néonatalogie et sa mère, hospitalisée également.
Fabien questionne d'emblée les effets de cette séparation sur l'attachement et
les traces que Michel aurait pu en garder.
La mère se
rapproche du père et déménage en France, Michel a alors 2 ans et demi. Elle
découvre à ce moment-là le secret de la double vie que mène le père de Michel.
Fabien se questionne sur le sens de la naissance de cet enfant pour ce couple,
pour ce père.
Michel est
décrit très tôt comme instable, hyperactif ce qui a entrainé un suivi dans un
CMP, puis une orientation en ITEP. Il consomme régulièrement du cannabis,
arrête l'école et ses troubles du comportement et son agressivité se majorent.
Un passage à l'acte violent envers autrui le conduit au placement judiciaire au
CER.
Fabien
élabore un lien entre le passage à l'acte et une culpabilité primaire qui
pousse à transgresser la loi pour pouvoir la soulager « être vraiment puni
pour de vrai ». A qui revient la faute ? Nous dit Fabien. Aux
parents ? À la société ?
En tout cas
Fabien émet l'hypothèse que faire travailler Michel sur toutes les culpabilités
pourrait lui permettre de se soulager de la culpabilité primaire et c'est le
travail que tentera de faire le CER avec lui.
Fabien nous
relit des extraits de l'article de Maurice Berger, donné en lecture pour ce
café, qui cite l'article 371 du code civil
« L'enfant doit honneur et respect à ses pères et mères »
et l'article
227-17 du code Pénal « Le fait, par le père ou la mère, de se soustraire,
sans motif légitime, à ses obligations légales au point de compromettre la
santé, la sécurité, la moralité ou l'éducation de son enfant mineur est puni de
deux ans d'emprisonnement et de 30000 euros d'amende », ceci nous amenant
à saisir fortement que les processus ne sont pas de même nature : l'un étant
par principe et l'autre par obligation.
Par rapport
au texte de Mélisandre le Corre, également donné en lecture, Fabien se
positionne en rappelant que l'histoire de vie du patient dont nous parle
l'auteure fabrique de la folie et de la violence alors que l'auteure parle
d'une institution qui fabriquerait cela.
Néanmoins
Fabien doit s'appuyer sur d'autres représentations du patient pour pousser
l'investigation du SC. Les jeunes ont tendance à résister à la levée du déni
sur la violence parentale, familiale. Il nous dit
que ce qui fait souffrir c'est quand l'institution propose un cadre sain, dans
lequel la loi est suivie et où l'on ne fait pas comme si rien ne s'était passé.
Maurice
Berger dans son article parle de cette loi, comme symbolique, structurante et
organisatrice.
Fabien
rappelle que son bilan sert :
–
A reprendre des éléments avec l'enfant et ce
qui est nommé de la souffrance. Il précise souvent à ses patients que quand des
troubles du schéma corporel sont présents c'est qu'il y a eu des choses
difficiles de vécues.
–
À
la reconnaissance du jeune par les autres professionnels car Fabien apporte des
éléments qui permettent d'affiner la compréhension en transmettant ses
préoccupations. Cela agirait comme un partage des préoccupations parentales.
–
L'écrit
qui insiste souvent sur l'existence d'un trouble du SC, car pour Fabien, il est
la manifestation de violence ou de la négligence parentale.
Fabien fait
un lien sur le schéma corporel et comme il nous dit « ces gosses tout
cassés, blessés, douloureux, qui chutent et se malmènent » et dont la
banalité de ce rapport au corps participe d'un déni.
Cette
hypothèse du lien trouble du schéma corporel-violence est soutenue par M. Berger
et peut avoir du poids lors du jugement et face à des parents car cela lève
l'idée que « ça n'est pas parce que ça ne se voit pas, que ça n'a pas
existé ».
...Revenons
à Michel , qui dans son programme de soin aura de la remise en forme comme
endroit de la préoccupation de prendre soin de soi et des soins
psychothérapiques avec psychologue et psychiatres....
Fabien nous
propose sa compréhension du texte de M. Berger qui oppose la violence
thérapeutique organisatrice et la violence désorganisatrice.
Dans le cas
de la violence organisatrice, il y aurait à limiter, contraindre par
l'autorité, non sans culpabilité et c'est souvent ce que peuvent vivre les
professionnels dans les institutions. Être tenu et être contenu seraient deux
facettes du holding de Winnicott sur lesquelles insistent M. Berger dans son
texte : je cite « on comprend que dans les soins, l'éducation et la
rencontre avec la justice, ne pas être contenu puisse être vécu comme un
lâchage, un non investissement. Contenir renvoie à deux notions : la
limite, qui concerne la bordure, la ligne de démarcation entre deux
territoires, et qui peut avoir une dimension subjective ; et l’interdit,
inter-dit, qui consiste à défendre, souvent en référence à une contrainte
sociale ou législative ».
Dans le
cadre de cette violence-ci, Fabien, avec son cadre ferme et contraignant de
bilan, tente de mettre en évidence l'importance des troubles du schéma corporel
comme un témoin des liens, des articulations et des structurations du sujet.
A son opposé
la violence désorganisatrice est celle, nous dit M. Berger, qui repose sur des
processus d'indifférenciation et signe de confusion et de désubjectivation de
l'autre. La problématique de la violence pathologique serait à penser en termes
de « construction de l'espace et du temps interne et de la construction
des enveloppes. Les bilans montrent des altérations du schéma corporel ».
On comprend
ainsi les enjeux défendus par Berger du placement des enfants comme moyen ,
pour construire dans un autre cadre que celui de la famille, une violence
organisatrice, différenciatrice, posant des limites entre adulte et enfant.
Avant de
commencer la discussion et parce que Chronos (alias Odile!) représentant du
temps fait limite aussi, Fabien nous rappellera à nous autres psychomotriciens
souvent engagés dans des jeux, que la destructivité naturelle est nécessaire
pour exister et que si un enfant joue seul et met trop le bazar, c'est qu'il a
besoin de jouer avec quelqu'un.
Notre
discussion démarre par des questions sur le bilan que propose Fabien, qui nous
explique que souvent les jeunes lui répondent « je veux pas le
faire ».Il s'en suit alors un rappel à une règle commune « si, tu es
obligé, c'est systématique, ainsi que pour moi ». Cela participerait pour
lui d'un travail d'identification sur la soumission à la règle.
Je souris en
entendant Fabien nous parler de la place de l'arbitre au foot alors que, sur
l'écran allumé du café de la cloche, Liverpool joue contre Rome. Cette
métaphore de l'arbitre qui fait respecter la loi, mais peut aussi faire des
erreurs appuie son propos sur le rappel que ce sont des humains. Pense-t-il aux
parents ? Aux professionnels de ces institutions ? Au juge ?
Odile
questionne Fabien sur ce qu'il a entendu sur les 6 mois d'un jeune passé au
CER. Il nous rappelle qu'il choisit d'être neuf quand il rencontre l'enfant et
se réfère à M. Berger qui dit que le fond doit être continu, stable et fait
d'un amour inconditionnel pour contenir les débordements pulsionnels. Cela fait
réagir Odile, cette notion d'amour inconditionnel serait à nuancer selon elle,
quand elle pense à ses patients.
Aurélie
questionne Fabien sur la durée du bilan et le temps de transmission, ce qui lui
permet de préciser son cadre.
Un samedi
par semaine, deux bilans le matin et deux l'après-midi (chaque bilan durant
1h30). L'anamnèse n'est pas incluse dans le temps du bilan. Pendant le temps de
midi, il mange avec les jeunes, rencontre les assistants familiaux qui sont à
l'écoute, comprennent bien les observations qu'il leur transmet.
Le compte
rendu est envoyé dans les 15 jours, 3 semaines et Fabien le vit comme un
passage de relais vers ceux qui seront dans le soin.
12 jeunes
sont reçus en bilan. Il facture pour chaque jeune 120 euros. La capacité
économique du CER ne permet pas d'assurer des suivis par la suite. C'est donc
une limite avec laquelle Fabien a dû composer le cadre de ses interventions.
Véronique
exprime l'idée qu'il est dommage qu'un bilan de sortie ne puisse être réalisé à
l'issue des 6 mois du CER.
Aurélie (que
nous avions écoutée lors du premier café psychomot' de cette saison) fait le
lien avec sa clinique, auprès de personnes âgées au parcours SDF ou
psychiatriques lourds et l'importance de la trace comme preuve d'existence. Si
pour Fabien, son patient ne peut se représenter l’intérieur de son corps qu'à
partir de ses parties osseuses, Aurélie parle de ses patients pour lesquels un
lit douillet serait trop douillet et mou pour être sécurisant.
Fabien dit
qu'au CER les jeunes qui ne peuvent pas supporter d'être enfermés fuguent. Les
passages à l'acte sont alors repris en équipe, notés et remontent aux
institutions judiciaires. L'argument éducatif est donc le suivant « si tu
passes à l'acte, ça sera inscrit à ton dossier ».
Selon lui,
certains jeunes ne peuvent s'en saisir et il repère que les jeunes, dépendant
au cannabis et qui, une fois au CER, sont en sevrage, sont alors exposés au
risque de se remettre à penser et ne le supportent pas.
Fabien
rappelle encore que chaque fois que les éducateurs interviennent, cela a du
sens et fait vivre de la violence et parfois de la culpabilité, mais que cette
violence est organisatrice.
Denis amène
un échange sur la contenante et les contentions avec lesquelles selon lui il
faut être prudent. Pour rappel, quelques établissements psychiatriques font
actuellement l'objet d'enquête sur les abus de la contention. Mais c'est
surtout sur la loi, sa valeur, sa fonction qu'il revient. Il exprime à Fabien
combien il trouve intéressant sa position de « contrainte de bilan »,
dans un lieu où l'enfant est obligé d'être là. Finalement Denis rappelle que
l'autorité autorise et ainsi, dans ce temps proposé par Fabien, c'est comme
s'ils s'autorisaient, ensemble, à être dans une « espèce d'ailleurs »
(rappelons que Fabien vient de l'extérieur). Denis fait le lien avec un groupe
thérapeutique à l’hôpital de jour dont la règle est « tu n'as pas le droit
de sortir avec tes objets, mais si tu veux tu peux les ranger dans un casier
unique pour toi ». Cela crée un espace qui préserve l'intime dans une zone
collective, comme l'espace proposé par Fabien.
Martin
différencie règle et loi, l'une pouvant être assouplie et singulière, l'autre
étant la même pour tous.
La règle du
temps nous aura limités dans nos échanges : ainsi peut-être resterons nous
avec l'envie d'échanger d'avantage sur les liens amenés par Fabien sur le
schéma corporel et l'intégration de la loi, comme un espace dans nos
têtes...espace qui nous pousse à continuer à partager, penser, réfléchir.
Un grand
grand merci à toi Fabien pour ta présentation riche, les liens entre la
clinique avec Michel qui nous a ancré et les appuis sur les auteur(e)s,
Mélisandre le Corre (article extrait du
livre l'adolescent, son corps ses « en-jeux » sous la direction de
Catherine Potel)et M. Berger, auteur de nombreux ouvrages dont « l'échec
de la protection de l'enfance » et « l'enfant instable »
Fabien nous
rappelle que l'article et le bilan d'Olivier Moyano sont consultables
gratuitement en ligne.
J'ai fait ma
petite recherche et ai trouvé le lien suivant :
Ainsi
s'achève notre saison 2017-2018 qui aura donné lieu à trois moments très
différents, mais singulièrement très riches de ces pratiques de psychomotricité
« hors des sentiers battus ».
Odile, Lison
et moi allons plancher pendant l'été afin de vous proposer une nouvelle saison.
Si vous avez
des idées, des envies, n'hésitez pas à nous contacter par le biais du mail de
l'ARRCP : arrcplyon@gmail.com
Nous vous
souhaitons un beau printemps, et un bel été, avant de vous retrouver.
Compte rendu
rédigé par Natacha Vignon, pour l'ARRCP.
lundi 26 mars 2018
Café Psychomot' - Mardi 24 avril 2018 - 19h45
Dans
notre itinéraire de réflexion sur « La psychomotricité hors des sentiers
battus », nous voici prendre encore une nouvelle direction un peu tortueuse, celle
de l’adolescence flirtant avec le milieu carcéral.
Fabien Da Rosa nous propose de réagir aux
deux textes de Mélisandre Le Corre
« Adolescents psychotiques incarcérés : Spartacus », pp.
121-140, in « L’adolescent, son corps, ses « en jeux » :
point de vue psychomoteur », collectif sous la direction de Catherine
Potel, éditions In Press, coll Cliniques Psychomotrices, et de Maurice Berger « La parentalité familiale et
professionnelle. Violence organisatrice et désorganisatrice », in Violences
dans la parentalité, coll sous la direction d’Albert Ciccone, Dunod 2016.
Il y
réagira au vu de sa clinique auprès d’adolescents qu’il rencontre dans un
Centre Educatif Renforcé (CER) de la région lyonnaise, dans l’espoir d’éviter
leur incarcération.
Nous
vous invitons, comme toujours à vous pré-inscrire par mail à arrcplyon@gmail.com. Nous vous renverrons un mail de
confirmation ou non d’inscription. Nous ne dépasserons pas le nombre de 25 afin
de mieux pouvoir échanger.
Vous
réglerez votre inscription, de 5€, le jour même à Denis Mortamet, sauf si vous
avez pris votre adhésion pour l'année, et prendrez votre consommation au bar
avant de vous installer.
Le lieu : identique aux précédents cafés psychomot' de la saison :
Café de la Cloche - 4 Rue de la Charité, 69002
Lyon
Pour
l’ARRCP,
Odile
Gaucher
lundi 19 mars 2018
Un aperçu du Café Psychomot du 27 février 2018
Pour ce deuxième café psychomot’
nous nous retrouvons au café de la cloche autour d’Aurélie Galland et de Mélanie
Passot afin qu’elles nous parlent de leurs expériences en crèche ou autour
de la petite enfance.
Aurélie commence avec la
présentation de son travail au service de la petite enfance de Villeurbanne.
Elle travaille dans onze crèches, deux haltes garderies, quinze relais
d’assistantes maternelles et un lieu d’accueil parents-bébé. Elle nous explique
que la psychomotricité est présente à Villeurbanne depuis 1980. Au départ, les
psychomotriciennes étaient là pour faire de la formation continue aux équipes
et pour accueillir les enfants porteurs de handicap. Durant les années 2000, la mairie trouve
qu’il manque du lien entre le psychomot et le reste des équipes. C’est pourquoi
en 2007 il y a la création d’un poste à mi-temps et mise en place d’une salle
de psychomotricité de 40m² avec du matériel.
Le poste de la psychomotricienne
se décline en plusieurs missions :
- - Elle est responsable
de l’espace de psychomotricité.
- - Elle anime des ateliers psychomoteurs qui
accueillent des professionnels des crèches qui viennent avec quatre enfants et
des assistantes maternelles accompagnées des enfants qu’elles accueillent. Il
s’agit de groupes fermés qui se déroulent sur dix séances. Ce sont des groupes
d’une heure pendant laquelle les enfants peuvent explorer la salle librement,
sans intervention de l’adulte. La psychomotricienne organise sa salle en
différents espaces (espace de mouvement, de tranquillité avec la proposition de
mouvements au sol, un espace sensoriel et un espace de manipulation) qui
varient selon les séances. Aurélie changeait beaucoup les propositions au
départ mais elle nous explique qu’elle varie de moins en moins les propositions
afin que tout le monde ait des repères. Ces groupes permettent aux
professionnelles d’être « juste » là, de se poser et de partager un
moment privilégié avec les enfants qu’elles accompagnent.
- - Elle co-anime aussi, avec une éducatrice de
jeunes enfants, un atelier « pas à
pas » où elles accompagnent les bébés et leurs parents avant que les
enfants ne marchent.
- - Elle intervient aussi sur les structures de
différentes manières : projets d’aménagement des espaces, des propositions
théoriques (sur le portage par exemple) et sur des temps de formations pour
lesquels elle utilise des supports vidéo et propose des moments de pratique
corporelle.
Marianne nous parle ensuite de sa
pratique en crèche. Elle travaille à mi-temps dans une crèche qui accueille un
tiers d’enfants porteurs de handicap. C’est une crèche qui est ouverte depuis
six ans et dans laquelle se sont déjà succédées quatre psychomotriciennes, ce
qui interroge beaucoup la direction. Son
poste est beaucoup plus pensé dans le quotidien, elle est en plus des effectifs
mais se retrouve quand même régulièrement sur le terrain à remplacer ou aider
les professionnelles dans le quotidien de la crèche. Elle a un planning
régulier avec une semaine où elle travaille du matin et la suivante où elle
travaille l’après-midi.
Son poste est pensé autour de
l’accompagnement du développement psychomoteur de l’enfant à la fois dans le
soutient de celui-ci et la prévention des troubles éventuels. La crèche
accueille 24 enfants qui sont répartis sur deux espaces : une salle calme,
avec les enfants qui ne se déplacent pas, et une salle de psychomotricité. Elle
a plusieurs missions :
- - Elle mène des ateliers dans un dortoir.
L’atelier a lieu toute la semaine sur le même créneau. Les enfants peuvent
aller et venir comme ils le souhaitent. Elle leur propose différents types
d’explorations : motrice par le biais de parcours, de transvasement,
sensorielles elle a aménagé une sorte de tipi et y accueille les enfants par
petits groupes fermés. Elle est souvent seule dans l’animation de ces temps et
fait ensuite des transmissions aux équipes. Elle se questionne beaucoup sur la
manière de pouvoir inscrire les équipes dans ce travail.
- - Elle fait aussi des temps d’observation mais
constate qu’elle se laisse souvent prendre par l’agir, elle nous fait part de
sa difficulté à penser, à mettre en mot ces temps-là.
- - Elle porte aussi la réflexion de l’intégration
des enfants porteurs de handicap, sur ce qui peut leur être proposé, comment
leur proposer, et essaie de faire d’inciter les équipes à penser ensemble cet
accompagnement.
- - Elle travaille en lien avec les équipes en leur
amenant son approche, son regard de jeune psychomotricienne. Mais elle est
aussi en lien avec les familles en leur faisant des transmissions sur ce que
leur enfant a pu faire pendant la journée, elle essaie de se décaler un peu des
professionnelles qui ont tendance à beaucoup transmettre sur les besoins
primaires des enfants. Elle est aussi là pour les parents s’ils ont des
questions à lui adresser.
A la suite de
cette présentation, Odile fait la remarque que leur pratique à toutes les deux
est très rayonnante, qu’elle doit leur demander beaucoup d’énergie. Aurélie
répond qu’il est parfois frustrant d’avoir le sentiment de s’éparpiller, de partir
dans tous les sens. Natacha dit aussi que ce sentiment de dispersion doit être
le miroir de ce que peut vivre l’enfant dans un crèche qui n’a pas forcément de
repères stables et qui peut aussi être soumis à des vécus éprouvants,
difficiles à transformer et qui doivent s’avérer parfois frustrants.
Aurélie nous
parle aussi du bruit de la crèche et de l’énergie que cela demande aussi de
travailler dans un environnement sonore comme celui-là. Elle évoque la charge émotionnelle de ces conditions
de travail et nous dit que les professionnelles sont souvent dans la plainte
somatique et qu’il y a un turn-over important dans les équipes. Denis reprend
la question de la charge émotionnelle d’un bébé qui crie, qui pleure et à
laquelle sont confrontées les équipes, ce qui se traduit par des plaintes
corporelles mais aussi parfois par l’appropriation des enfants. Chaque
professionnelle a son fils ou sa fille. Aurélie répond en disant que parfois
les professionnelles vont chercher les câlins de l’enfant pour retrouver de la
contenance. Denis reprend en évoquant les petits noms qui sont parfois donnés
aux enfants. Ces petits noms bloquent la pensée et peuvent parfois venir
remplacer l’agressivité que les professionnelles peuvent ressentir envers les
enfants.
Martin
interroge ensuite la question de la légitimé
lorsque l’on s’occupe des enfants des autres sans en avoir sois même. Il est
parfois confronté à la phrase « vous ne pouvez pas comprendre, vous n’avez
pas d’enfant » et leur demande si c’est quelque chose qu’elles entendent
aussi. Marianne répond qu’elle n’est pas vraiment sûre d’avoir une place de
psychomotricienne dans son poste car elle est beaucoup prise par le quotidien.
Elle réfléchit actuellement à comment faire pour se dégager plus du quotidien
et avoir une place différente dans la crèche. Aurélie répond qu’elle a eu
besoin de temps pour faire sa place auprès de certaines professionnelles et
qu’elle a dû d’abord écouter beaucoup les gens avant de pouvoir se décaler et
mettre de la pensée. Elle est rarement interrogée sur sa parentalité mais elle
est plus fréquemment remise en question sur ses compétences professionnelles
par les assistantes maternelles qui ont, elles aussi, des connaissances sur le
développement de l’enfant et du matériel adapté.
Lors du
premier café psychomot’ de la saison, nous avions vu à quel point les rencontres entre psychomotriciennes
avaient été bénéfiques pour les professionnelles. Odile interroge donc Marianne
et Aurélie sur ces rencontres. Elles répondent qu’il n’y en a actuellement pas.
Certaines psychomotriciennes présentes peuvent dire qu’elles travaillent en
crèche et qu’elles ont essayé de les mettre en place mais que ce n’est que le
début et qu’il a fallu se battre pour y arriver. Elles évoquent elles aussi
leur difficulté à faire participer les professionnels aux ateliers qu’elles
mènent. Elles observent que les professionnelles sont soit dans l’action, soit
dans l’observation mais qu’elles ne parviennent pas à être entre les deux.
Mélanie
refait elle aussi le lien avec le premier café psychomot’ en disant qu’elle a
eu ce sentiment là en travaillant avec des personnes âgées et que si nous,
psychomotriciens, parvenons à nous observer agir ce n’est pas le cas de tous
les professionnels. Il y a aussi la question de l’identification quand nous nous mettons à faire comme l’autre
(qu’il soit enfant ou personne âgée) et que cette identification peut être très
difficile à gérer si elle n’est pas pensée.
La discussion
se fait ensuite sur le plaisir partagé
que nous parvenons à éprouver en imitant l’autre, en étant en lien avec lui. Ce
lien peut être difficile à mettre en place
avec les enfants en bas âge qui semblent bien lointains de nous
lorsqu’ils font leurs expériences. Il nous est parfois difficile de comprendre
l’intérêt que peut leur susciter la découverte qu’ils sont en train de faire et
donc d’aller à leur rencontre.
Les personnes
présentes se questionnent aussi sur l’organisation
des groupes d’enfant par âge. Certaines crèches sont organisées par âge
pour que l’enfant fasse ses expériences dans un espace qui soit adapté à son
niveau. La question se pose alors de ce que nous prenons comme
référentiel : l’âge, le développement moteur de l’enfant ou le type de jeu
qu’il développe ? Car si on prend le développement moteur de l’enfant
qu’en est-il de l’enfant handicapé qui ne se développe pas au même rythme que
les autres, changera-t-il un jour de groupe ? Comment travaille-t-on la notion de groupe en crèche ? Pour
parvenir à maintenir un certain cadre, il faut que les enfants apprennent à
faire les choses comme ils le souhaitent mais en respectant l’autre.
Nous
terminons sur la question du travail du
psychomotricien dans un service de prévention. Ce travail demande que l’on déconstruise l’image que l’on a du
psychomotricien « soignant » qui s’adresse à quelqu’un de
« malade ».
La prévention
est le fil rouge de notre saison de café psychomot’ qui va se poursuivre avec
Fabien Da Rosa qui nous parlera de sa pratique auprès d’adolescents dans un
lieu de soin de dernier recours avant l’incarcération. Cela se déroulera le 24
avril, toujours au café de la Cloche.
pour l’ARRCP, Lison Gilardot
lundi 5 février 2018
Café Psychomot' - Mardi 27 Février 2018 -19h45
le mardi 27 février 2018, à 19h45 au café de La Cloche.
Pour ce
deuxième café de la saison, ce sont Aurélie
Galland et Marianne Passot qui nous parlerons de leur expérience de psychomotriciennes en crèche.
Pour nourrir
notre réflexion, Aurélie et Marianne nous proposent de lire l’article « Quand des « psy » vont à
la rencontre des bébés : une approche préventive en crèche » de Marie
– Claire Luciani et Anne Vedel. Vous le trouverez dans la revue Thérapie
Psychomotrice et Recherche, n°136, année 2003.
Merci de vous préinscrire par mail à arrcplyon@gmail.com
Nous vous renverrons un mail de confirmation ou non d’inscription. Nous ne dépasserons pas le nombre de 25 afin de mieux pouvoir échanger.
Nous vous renverrons un mail de confirmation ou non d’inscription. Nous ne dépasserons pas le nombre de 25 afin de mieux pouvoir échanger.
Vous réglerez votre inscription, de 5€, le jour même à
Denis Mortamet, sauf si vous avez pris votre adhésion pour l'année, et prendrez
votre consommation au bar avant de vous installer.
L’ARRCP profite de la présentation de ce nouveau café
pour vous adresser ses meilleurs vœux pour cette nouvelle année !
Pour l’ARRCP,
Lison Gilardot.
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