L'Association de Réflexion et de Recherche Clinique en Psychomotricité de Lyon et sa Région vise à promouvoir la recherche clinique en psychomotricité par divers moyens notamment : l’organisation de séminaires, colloques, groupes de réflexion. Soutenir des projets individuels ou collectifs de recherche sur la clinique psychomotrice, favoriser et/ou rechercher la collaboration avec des structures à même d’apporter une contribution directe ou indirecte au but poursuivi par l’association et tout particulièrement avec l’Institut de Formation en Psychomotricité de Lyon.
Elle s’adresse à tout psychomotricien désireux d’engager un travail d’approfondissement théorico-clinique, quel que soit son champ d’exercice professionnel ou son référentiel théorique et clinique.
Susciter les échanges, favoriser le débat entre psychomotriciens, soutenir la réflexion et la recherche à propos de la pratique, telles sont les ambitions de l’ARRCP Lyon et région. Dans cet objectif, l’association mise sur l’engagement de ses membres dans une démarche qui consiste à se confronter aux difficultés et aux doutes rencontrés dans la clinique, à approfondir ses intuitions cliniques, à les arrimer à des concepts théoriques, à transmettre et discuter les résultats de ses travaux.

mercredi 10 octobre 2018

Café Psychomot' - Mardi 6 novembre 2018 - 19h45


            
C’est autour de Céline Alcaraz, Mardi 6 novembre, que nous ouvrons la saison 2018-2019 sur le thème du « Féminin en psychomotricité »
Céline partagera avec nous sa réflexion et ses questionnements sur notre thème,  à partir de sa clinique en périnatalité, auprès de patientes femmes. Devenues mères, elles sont aux prises avec une difficulté de reconnaissance de cette identité et l’accordage avec leur bébé. 
En lecture de support, Céline nous propose le texte de Pierre Delion « L’observation du bébé selon Esther Bick », Eres « Enfance et psy » n°25 (version consultable gratuitement sur le site du CAIRN).

Nos rencontres se déroulent cette année encore au café de la Cloche et les horaires restent les mêmes. Nous vous accueillons à 19h45 afin que l’échange commence à 20h jusqu’à 21h45.

Nous vous demandons de bien vous préinscrire par mail à  arrcplyon@gmail.com avant le 2 novembre 2018, dernier délai. En effet les places sont limitées !
Sur place, nous vous demandons de prendre une consommation  (payée au bar) et de vous acquitter des 5€ de participation auprès de notre trésorier. Il est aussi possible d’adhérer à l’ARRCP, l’adhésion coûte 20€ et donne accès, gratuitement, aux trois cafés psychomot’ (n’oubliez pas de vous préinscrire !).

Au plaisir de vous retrouver tous le 6 novembre à 19h45, passez de belles JA (pour les chanceux) et un bon mois d'octobre !


Pour l'ARRCP,
Natacha Vignon et Lison Gilardot


lundi 10 septembre 2018

Les Cafés Psychomot' Saison 2018/2019



C'est la rentrée, nous espérons que l’été s’est bien passé ! De notre côté, les cafés psychomot se préparent pour cette nouvelle saison 2018-2019 autour du thème central suivant : la question du féminin en psychomotricité.
Nous déclinerons cette question tout au long de l'année avec trois dates que vous pouvez d'ores et déjà retenir:

* le mardi 6 novembre 2018 en commençant par l'intervention de Céline Alcaraz et de son expérience auprès de patientes femmes, devenues mères, aux prises avec une difficulté de reconnaissance de cette identité et l’accordage avec leur bébé.

* Le mardi 5 février 2019 avec Sabine Fritis Arcaya, qui nous parlera de sa clinique en libéral auprès de femmes souffrant d'empêchements à devenir mères.

* Le mardi 9 avril 2019 avec Odile Gaucher et son travail avec des adolescentes anorexiques en mal de devenir femmes.

Nos rencontres se déroulerons cette année encore au café de la Cloche, 4 rue de la Charité, Lyon 2ème, et les horaires restent les mêmes. 

Nous vous accueillons à 19h45 afin que l’échange commence à 20h jusqu’à 21h45. 
Pas de changement non plus en ce qui concerne les inscriptions, nous vous demandons de bien vous préinscrire par mail à arrcplyon@gmail.com  une fois que l’annonce du café et ses lectures de référence vous est transmise (un mois avant environ).
Sur place, nous vous demandons de prendre une consommation  (payée au bar) et de vous acquitter des 5€ de participation auprès de notre trésorier. Il est aussi possible d’adhérer à l’ARRCP, l’adhésion coûte 20€ et donne accès, gratuitement, aux trois cafés psychomot’ (n’oubliez pas de vous préinscrire !).

Espérant vous retrouver, reposés, nombreux et curieux lors de ces temps d'échanges et de partage, au café de la Cloche, nous vous souhaitons une bonne rentrée à toutes et à tous.


Natacha Vignon et Lison Gilardot pour l'ARRCP

vendredi 8 juin 2018

Un aperçu du Café Psychomot' du 24 avril 2018


C'est dans une chaleur quasi estivale que nous nous retrouvons pour ce dernier café psychomot' de la saison sur le thème «  La psychomotricité hors des sentiers battus ».
Fabien Da Rosa vient nous parler de sa clinique, en bordure ou au cœur d'une enceinte, auprès de jeunes accueillis en Centre Educatif Renforcé et qu'il reçoit pour des bilans psychomoteurs uniquement.

Fabien nous raconte son parcours professionnel de psychomotricien en pouponnière et lieu d'accueil de placement judiciaire pour enfants de 0 à 3 ans et en ITEP. Il évoque son étroite collaboration avec Maurice Berger. La réorganisation du CHU dans lequel il travaille avec M. Berger le conduit, dans « un instinct de survie », nous dit-il à s'installer en libéral. C'est dans le cadre de sa pratique en libéral qu'il intervient, en tant que prestataire, une fois par semaine le samedi dans ce CER, qui s'engage financièrement dans les évaluations psychomotrices des jeunes.

Fabien nous précise son cadre d'intervention : un bilan psychomoteur pour faire un état des lieux des compétences et des souffrances des enfants et la transmission à l'équipe pour étayer leur compréhension de l'enfant.
Les enfants, adolescents reçus au CER y sont placés sur décision d'un juge, comme une alternative à la  prison pour mineur ou pour alléger leur peine à leur devenir adulte. Ce placement se fait pour une durée de 6 mois. Plus tard dans la soirée, Fabien interrogera cette temporalité en évoquant un idéal de 9 mois, symbolique, comme une grossesse à refaire et une nouvelle naissance, à la sortie ?
Le CER, cette grande bâtisse, entourée de hauts murs, dotée d'une piscine, d'un poulailler pourrait donner l'image d'une maison campagnarde. La hauteur des murs, ainsi que la fermeture des portes par un code nous rappelle bien que nous sommes dans une enceinte judiciaire et éducative.

Fabien choisit de nous présenter Michel, 17 ans. Il nous le décrit comme « pressé, impatient, impulsif, agressif avec lequel il ne faudrait pas se laisser envahir et qui met la pression ».
Le face à face est difficile et le regard de Fabien souvent de côté pour faciliter la relation.
Fabien nous rappelle aussi combien il convoque le tiers, ostéopathe, pour porter la question du soin du corps, de la douleur physique et faire alliance avec ces jeunes.
Michel va d'ailleurs évoquer dans différents entretiens une fracture au bras gauche avec une alternance dans son vécu entre « c'est ma faute » et « c'est la faute des autres ». Il semble avoir un vécu traumatique de cet accident et cela viendrait peut-être bien en lieu et place d'une histoire infantile traumatique sur laquelle nous reviendrons plus tard. Fabien faisant le choix de ne pas connaître nécessairement l'histoire de ses patients quand il les rencontre.

Il va nous présenter en détail deux tests échelonnés qu'il utilise précisément pour rechercher les troubles du schéma corporel :
        le test de Claire Merjac qui permet d'obtenir un âge du développement du schéma corporel
        le test sur les représentations corporelles d'Olivier Moyano.
Et également le MABC d'évaluation du mouvement.
Ces tests précis sont importants pour Fabien pour tenter de dire quelque chose de l'investissement du schéma corporel de ses patients.
Au test de Moyano, Michel répond à la question sur les parties de l'intérieur du corps en évoquant les os. Concernant les parties visibles de l’extérieur, il ne parlera pas du visage ni de ses orifices.
Fabien nous amène ensuite les planches du test de C. Merjac afin de nous faire suivre avec lui les résultats de son patient.
Lors de la passation de cette épreuve, Michel vivra des moments de régression se recroquevillant et prenant son pouce (rappelons qu'il a 17 ans) ce qui permettra à Fabien de se dégager d'un contre transfert difficile avec ce patient.
Le test donnera comme résultat un âge de construction du schéma corporel de 8 ans et 9 mois.

L'anamnèse rapporte que Michel est d'origine étrangère et que son père était absent à la naissance (il vivait en France). Il serait né par césarienne car le cordon ombilical entourait son cou. Une séparation précoce a lieu entre sa mère et lui, bébé hospitalisé en néonatalogie et sa mère, hospitalisée également. Fabien questionne d'emblée les effets de cette séparation sur l'attachement et les traces que Michel aurait pu en garder.
La mère se rapproche du père et déménage en France, Michel a alors 2 ans et demi. Elle découvre à ce moment-là le secret de la double vie que mène le père de Michel. Fabien se questionne sur le sens de la naissance de cet enfant pour ce couple, pour ce père.
Michel est décrit très tôt comme instable, hyperactif ce qui a entrainé un suivi dans un CMP, puis une orientation en ITEP. Il consomme régulièrement du cannabis, arrête l'école et ses troubles du comportement et son agressivité se majorent. Un passage à l'acte violent envers autrui le conduit au placement judiciaire au CER.

Fabien élabore un lien entre le passage à l'acte et une culpabilité primaire qui pousse à transgresser la loi pour pouvoir la soulager « être vraiment puni pour de vrai ». A qui revient la faute ? Nous dit Fabien. Aux parents ? À la société ?
En tout cas Fabien émet l'hypothèse que faire travailler Michel sur toutes les culpabilités pourrait lui permettre de se soulager de la culpabilité primaire et c'est le travail que tentera de faire le CER avec lui.

Fabien nous relit des extraits de l'article de Maurice Berger, donné en lecture pour ce café, qui cite l'article 371 du code civil  « L'enfant doit honneur et respect à ses pères et mères »
et l'article 227-17 du code Pénal « Le fait, par le père ou la mère, de se soustraire, sans motif légitime, à ses obligations légales au point de compromettre la santé, la sécurité, la moralité ou l'éducation de son enfant mineur est puni de deux ans d'emprisonnement et de 30000 euros d'amende », ceci nous amenant à saisir fortement que les processus ne sont pas de même nature : l'un étant par principe et l'autre par obligation.

Par rapport au texte de Mélisandre le Corre, également donné en lecture, Fabien se positionne en rappelant que l'histoire de vie du patient dont nous parle l'auteure fabrique de la folie et de la violence alors que l'auteure parle d'une institution qui fabriquerait cela.

Néanmoins Fabien doit s'appuyer sur d'autres représentations du patient pour pousser l'investigation du SC. Les jeunes ont tendance à résister à la levée du déni sur la violence parentale, familiale. Il nous dit que ce qui fait souffrir c'est quand l'institution propose un cadre sain, dans lequel la loi est suivie et où l'on ne fait pas comme si rien ne s'était passé.
Maurice Berger dans son article parle de cette loi, comme symbolique, structurante et organisatrice.

Fabien rappelle que son bilan sert :
                     A reprendre des éléments avec l'enfant et ce qui est nommé de la souffrance. Il précise souvent à ses patients que quand des troubles du schéma corporel sont présents c'est qu'il y a eu des choses difficiles de vécues.
                    À la reconnaissance du jeune par les autres professionnels car Fabien apporte des éléments qui permettent d'affiner la compréhension en transmettant ses préoccupations. Cela agirait comme un partage des préoccupations parentales.
                    L'écrit qui insiste souvent sur l'existence d'un trouble du SC, car pour Fabien, il est la manifestation de violence ou de la négligence parentale.

Fabien fait un lien sur le schéma corporel et comme il nous dit « ces gosses tout cassés, blessés, douloureux, qui chutent et se malmènent » et dont la banalité de ce rapport au corps participe d'un déni.
Cette hypothèse du lien trouble du schéma corporel-violence est soutenue par M. Berger et peut avoir du poids lors du jugement et face à des parents car cela lève l'idée que « ça n'est pas parce que ça ne se voit pas, que ça n'a pas existé ».

...Revenons à Michel , qui dans son programme de soin aura de la remise en forme comme endroit de la préoccupation de prendre soin de soi et des soins psychothérapiques avec psychologue et psychiatres....

Fabien nous propose sa compréhension du texte de M. Berger qui oppose la violence thérapeutique organisatrice et la violence désorganisatrice.
Dans le cas de la violence organisatrice, il y aurait à limiter, contraindre par l'autorité, non sans culpabilité et c'est souvent ce que peuvent vivre les professionnels dans les institutions. Être tenu et être contenu seraient deux facettes du holding de Winnicott sur lesquelles insistent M. Berger dans son texte : je cite « on comprend que dans les soins, l'éducation et la rencontre avec la justice, ne pas être contenu puisse être vécu comme un lâchage, un non investissement. Contenir renvoie à deux notions : la limite, qui concerne la bordure, la ligne de démarcation entre deux territoires, et qui peut avoir une dimension subjective ; et l’interdit, inter-dit, qui consiste à défendre, souvent en référence à une contrainte sociale ou législative ».
Dans le cadre de cette violence-ci, Fabien, avec son cadre ferme et contraignant de bilan, tente de mettre en évidence l'importance des troubles du schéma corporel comme un témoin des liens, des articulations et des structurations du sujet.

A son opposé la violence désorganisatrice est celle, nous dit M. Berger, qui repose sur des processus d'indifférenciation et signe de confusion et de désubjectivation de l'autre. La problématique de la violence pathologique serait à penser en termes de « construction de l'espace et du temps interne et de la construction des enveloppes. Les bilans montrent des altérations du schéma corporel ».
On comprend ainsi les enjeux défendus par Berger du placement des enfants comme moyen , pour construire dans un autre cadre que celui de la famille, une violence organisatrice, différenciatrice, posant des limites entre adulte et enfant.

Avant de commencer la discussion et parce que Chronos (alias Odile!) représentant du temps fait limite aussi, Fabien nous rappellera à nous autres psychomotriciens souvent engagés dans des jeux, que la destructivité naturelle est nécessaire pour exister et que si un enfant joue seul et met trop le bazar, c'est qu'il a besoin de jouer avec quelqu'un.

Notre discussion démarre par des questions sur le bilan que propose Fabien, qui nous explique que souvent les jeunes lui répondent « je veux pas le faire ».Il s'en suit alors un rappel à une règle commune « si, tu es obligé, c'est systématique, ainsi que pour moi ». Cela participerait pour lui d'un travail d'identification sur la soumission à la règle.

Je souris en entendant Fabien nous parler de la place de l'arbitre au foot alors que, sur l'écran allumé du café de la cloche, Liverpool joue contre Rome. Cette métaphore de l'arbitre qui fait respecter la loi, mais peut aussi faire des erreurs appuie son propos sur le rappel que ce sont des humains. Pense-t-il aux parents ? Aux professionnels de ces institutions ? Au juge ?

Odile questionne Fabien sur ce qu'il a entendu sur les 6 mois d'un jeune passé au CER. Il nous rappelle qu'il choisit d'être neuf quand il rencontre l'enfant et se réfère à M. Berger qui dit que le fond doit être continu, stable et fait d'un amour inconditionnel pour contenir les débordements pulsionnels. Cela fait réagir Odile, cette notion d'amour inconditionnel serait à nuancer selon elle, quand elle pense à ses patients.

Aurélie questionne Fabien sur la durée du bilan et le temps de transmission, ce qui lui permet de préciser son cadre.
Un samedi par semaine, deux bilans le matin et deux l'après-midi (chaque bilan durant 1h30). L'anamnèse n'est pas incluse dans le temps du bilan. Pendant le temps de midi, il mange avec les jeunes, rencontre les assistants familiaux qui sont à l'écoute, comprennent bien les observations qu'il leur transmet.
Le compte rendu est envoyé dans les 15 jours, 3 semaines et Fabien le vit comme un passage de relais vers ceux qui seront dans le soin.
12 jeunes sont reçus en bilan. Il facture pour chaque jeune 120 euros. La capacité économique du CER ne permet pas d'assurer des suivis par la suite. C'est donc une limite avec laquelle Fabien a dû composer le cadre de ses interventions.

Véronique exprime l'idée qu'il est dommage qu'un bilan de sortie ne puisse être réalisé à l'issue des 6 mois du CER.

Aurélie (que nous avions écoutée lors du premier café psychomot' de cette saison) fait le lien avec sa clinique, auprès de personnes âgées au parcours SDF ou psychiatriques lourds et l'importance de la trace comme preuve d'existence. Si pour Fabien, son patient ne peut se représenter l’intérieur de son corps qu'à partir de ses parties osseuses, Aurélie parle de ses patients pour lesquels un lit douillet serait trop douillet et mou pour être sécurisant.
Fabien dit qu'au CER les jeunes qui ne peuvent pas supporter d'être enfermés fuguent. Les passages à l'acte sont alors repris en équipe, notés et remontent aux institutions judiciaires. L'argument éducatif est donc le suivant « si tu passes à l'acte, ça sera inscrit à ton dossier ».
Selon lui, certains jeunes ne peuvent s'en saisir et il repère que les jeunes, dépendant au cannabis et qui, une fois au CER, sont en sevrage, sont alors exposés au risque de se remettre à penser et ne le supportent pas.
Fabien rappelle encore que chaque fois que les éducateurs interviennent, cela a du sens et fait vivre de la violence et parfois de la culpabilité, mais que cette violence est organisatrice.

Denis amène un échange sur la contenante et les contentions avec lesquelles selon lui il faut être prudent. Pour rappel, quelques établissements psychiatriques font actuellement l'objet d'enquête sur les abus de la contention. Mais c'est surtout sur la loi, sa valeur, sa fonction qu'il revient. Il exprime à Fabien combien il trouve intéressant sa position de « contrainte de bilan », dans un lieu où l'enfant est obligé d'être là. Finalement Denis rappelle que l'autorité autorise et ainsi, dans ce temps proposé par Fabien, c'est comme s'ils s'autorisaient, ensemble, à être dans une « espèce d'ailleurs » (rappelons que Fabien vient de l'extérieur). Denis fait le lien avec un groupe thérapeutique à l’hôpital de jour dont la règle est « tu n'as pas le droit de sortir avec tes objets, mais si tu veux tu peux les ranger dans un casier unique pour toi ». Cela crée un espace qui préserve l'intime dans une zone collective, comme l'espace proposé par Fabien.

Martin différencie règle et loi, l'une pouvant être assouplie et singulière, l'autre étant la même pour tous.

La règle du temps nous aura limités dans nos échanges : ainsi peut-être resterons nous avec l'envie d'échanger d'avantage sur les liens amenés par Fabien sur le schéma corporel et l'intégration de la loi, comme un espace dans nos têtes...espace qui nous pousse à continuer à partager, penser, réfléchir.

Un grand grand merci à toi Fabien pour ta présentation riche, les liens entre la clinique avec Michel qui nous a ancré et les appuis sur les auteur(e)s, Mélisandre le Corre (article extrait  du livre l'adolescent, son corps ses « en-jeux » sous la direction de Catherine Potel)et M. Berger, auteur de nombreux ouvrages dont « l'échec de la protection de l'enfance » et « l'enfant instable »
Fabien nous rappelle que l'article et le bilan d'Olivier Moyano sont consultables gratuitement en ligne.
J'ai fait ma petite recherche et ai trouvé le lien suivant :

Ainsi s'achève notre saison 2017-2018 qui aura donné lieu à trois moments très différents, mais singulièrement très riches de ces pratiques de psychomotricité « hors des sentiers battus ».
Odile, Lison et moi allons plancher pendant l'été afin de vous proposer une nouvelle saison.
Si vous avez des idées, des envies, n'hésitez pas à nous contacter par le biais du mail de l'ARRCP : arrcplyon@gmail.com
Nous vous souhaitons un beau printemps, et un bel été, avant de vous retrouver.

Compte rendu rédigé par Natacha Vignon, pour l'ARRCP.

lundi 26 mars 2018

Café Psychomot' - Mardi 24 avril 2018 - 19h45




Dans notre itinéraire de réflexion sur  « La psychomotricité hors des sentiers battus », nous voici prendre encore une nouvelle direction un peu tortueuse, celle de l’adolescence flirtant avec le milieu carcéral.

Fabien Da Rosa nous propose de réagir aux deux textes de Mélisandre Le Corre « Adolescents psychotiques incarcérés : Spartacus », pp. 121-140, in « L’adolescent, son corps, ses « en jeux » : point de vue psychomoteur », collectif sous la direction de Catherine Potel, éditions In Press, coll Cliniques Psychomotrices, et de Maurice Berger « La parentalité familiale et professionnelle. Violence organisatrice et désorganisatrice », in Violences dans la parentalité, coll sous la direction d’Albert Ciccone, Dunod 2016. 
Il y réagira au vu de sa clinique auprès d’adolescents qu’il rencontre dans un Centre Educatif Renforcé (CER) de la région lyonnaise, dans l’espoir d’éviter leur incarcération.

Nous vous invitons, comme toujours à vous pré-inscrire par mail à arrcplyon@gmail.com. Nous vous renverrons un mail de confirmation ou non d’inscription. Nous ne dépasserons pas le nombre de 25 afin de mieux pouvoir échanger.
Vous réglerez votre inscription, de 5€, le jour même à Denis Mortamet, sauf si vous avez pris votre adhésion pour l'année, et prendrez votre consommation au bar avant de vous installer.

Le lieu : identique aux précédents cafés psychomot' de la saison :

Café de la Cloche - 4 Rue de la Charité, 69002 Lyon


Pour l’ARRCP,
Odile Gaucher



lundi 19 mars 2018

Un aperçu du Café Psychomot du 27 février 2018




Pour ce deuxième café psychomot’ nous nous retrouvons au café de la cloche autour d’Aurélie Galland et de Mélanie Passot afin qu’elles nous parlent de leurs expériences en crèche ou autour de la petite enfance.

Aurélie commence avec la présentation de son travail au service de la petite enfance de Villeurbanne. Elle travaille dans onze crèches, deux haltes garderies, quinze relais d’assistantes maternelles et un lieu d’accueil parents-bébé. Elle nous explique que la psychomotricité est présente à Villeurbanne depuis 1980. Au départ, les psychomotriciennes étaient là pour faire de la formation continue aux équipes et pour accueillir les enfants porteurs de handicap.  Durant les années 2000, la mairie trouve qu’il manque du lien entre le psychomot et le reste des équipes. C’est pourquoi en 2007 il y a la création d’un poste à mi-temps et mise en place d’une salle de psychomotricité de 40m² avec du matériel. 
Le poste de la psychomotricienne se décline en plusieurs missions :
-         -  Elle est  responsable de l’espace de psychomotricité.
-      - Elle anime des ateliers psychomoteurs qui accueillent des professionnels des crèches qui viennent avec quatre enfants et des assistantes maternelles accompagnées des enfants qu’elles accueillent. Il s’agit de groupes fermés qui se déroulent sur dix séances. Ce sont des groupes d’une heure pendant laquelle les enfants peuvent explorer la salle librement, sans intervention de l’adulte. La psychomotricienne organise sa salle en différents espaces (espace de mouvement, de tranquillité avec la proposition de mouvements au sol, un espace sensoriel et un espace de manipulation) qui varient selon les séances. Aurélie changeait beaucoup les propositions au départ mais elle nous explique qu’elle varie de moins en moins les propositions afin que tout le monde ait des repères. Ces groupes permettent aux professionnelles d’être « juste » là, de se poser et de partager un moment privilégié avec les enfants qu’elles accompagnent.
-    - Elle co-anime aussi, avec une éducatrice de jeunes enfants,  un atelier « pas à pas » où elles accompagnent les bébés et leurs parents avant que les enfants ne marchent.
-        -  Elle intervient aussi sur les structures de différentes manières : projets d’aménagement des espaces, des propositions théoriques (sur le portage par exemple) et sur des temps de formations pour lesquels elle utilise des supports vidéo et propose des moments de pratique corporelle.

Marianne nous parle ensuite de sa pratique en crèche. Elle travaille à mi-temps dans une crèche qui accueille un tiers d’enfants porteurs de handicap. C’est une crèche qui est ouverte depuis six ans et dans laquelle se sont déjà succédées quatre psychomotriciennes, ce qui interroge beaucoup la direction.  Son poste est beaucoup plus pensé dans le quotidien, elle est en plus des effectifs mais se retrouve quand même régulièrement sur le terrain à remplacer ou aider les professionnelles dans le quotidien de la crèche. Elle a un planning régulier avec une semaine où elle travaille du matin et la suivante où elle travaille l’après-midi.

Son poste est pensé autour de l’accompagnement du développement psychomoteur de l’enfant à la fois dans le soutient de celui-ci et la prévention des troubles éventuels. La crèche accueille 24 enfants qui sont répartis sur deux espaces : une salle calme, avec les enfants qui ne se déplacent pas, et une salle de psychomotricité. Elle a plusieurs missions :
-        - Elle mène des ateliers dans un dortoir. L’atelier a lieu toute la semaine sur le même créneau. Les enfants peuvent aller et venir comme ils le souhaitent. Elle leur propose différents types d’explorations : motrice par le biais de parcours, de transvasement, sensorielles elle a aménagé une sorte de tipi et y accueille les enfants par petits groupes fermés. Elle est souvent seule dans l’animation de ces temps et fait ensuite des transmissions aux équipes. Elle se questionne beaucoup sur la manière de pouvoir inscrire les équipes dans ce travail.
-          -  Elle fait aussi des temps d’observation mais constate qu’elle se laisse souvent prendre par l’agir, elle nous fait part de sa difficulté à penser, à mettre en mot ces temps-là.
-          - Elle porte aussi la réflexion de l’intégration des enfants porteurs de handicap, sur ce qui peut leur être proposé, comment leur proposer, et essaie de faire d’inciter les équipes à penser ensemble cet accompagnement.
-     - Elle travaille en lien avec les équipes en leur amenant son approche, son regard de jeune psychomotricienne. Mais elle est aussi en lien avec les familles en leur faisant des transmissions sur ce que leur enfant a pu faire pendant la journée, elle essaie de se décaler un peu des professionnelles qui ont tendance à beaucoup transmettre sur les besoins primaires des enfants. Elle est aussi là pour les parents s’ils ont des questions à lui adresser.

A la suite de cette présentation, Odile fait la remarque que leur pratique à toutes les deux est très rayonnante, qu’elle doit leur demander beaucoup d’énergie. Aurélie répond qu’il est parfois frustrant d’avoir le sentiment de s’éparpiller, de partir dans tous les sens. Natacha dit aussi que ce sentiment de dispersion doit être le miroir de ce que peut vivre l’enfant dans un crèche qui n’a pas forcément de repères stables et qui peut aussi être soumis à des vécus éprouvants, difficiles à transformer et qui doivent s’avérer parfois frustrants.

Aurélie nous parle aussi du bruit de la crèche et de l’énergie que cela demande aussi de travailler dans un environnement sonore comme celui-là. Elle évoque la charge émotionnelle de ces conditions de travail et nous dit que les professionnelles sont souvent dans la plainte somatique et qu’il y a un turn-over important dans les équipes. Denis reprend la question de la charge émotionnelle d’un bébé qui crie, qui pleure et à laquelle sont confrontées les équipes, ce qui se traduit par des plaintes corporelles mais aussi parfois par l’appropriation des enfants. Chaque professionnelle a son fils ou sa fille. Aurélie répond en disant que parfois les professionnelles vont chercher les câlins de l’enfant pour retrouver de la contenance. Denis reprend en évoquant les petits noms qui sont parfois donnés aux enfants. Ces petits noms bloquent la pensée et peuvent parfois venir remplacer l’agressivité que les professionnelles peuvent ressentir envers les enfants.

Martin interroge ensuite la question de la légitimé lorsque l’on s’occupe des enfants des autres sans en avoir sois même. Il est parfois confronté à la phrase « vous ne pouvez pas comprendre, vous n’avez pas d’enfant » et leur demande si c’est quelque chose qu’elles entendent aussi. Marianne répond qu’elle n’est pas vraiment sûre d’avoir une place de psychomotricienne dans son poste car elle est beaucoup prise par le quotidien. Elle réfléchit actuellement à comment faire pour se dégager plus du quotidien et avoir une place différente dans la crèche. Aurélie répond qu’elle a eu besoin de temps pour faire sa place auprès de certaines professionnelles et qu’elle a dû d’abord écouter beaucoup les gens avant de pouvoir se décaler et mettre de la pensée. Elle est rarement interrogée sur sa parentalité mais elle est plus fréquemment remise en question sur ses compétences professionnelles par les assistantes maternelles qui ont, elles aussi, des connaissances sur le développement de l’enfant et du matériel adapté.

Lors du premier café psychomot’ de la saison, nous avions vu à quel point les rencontres entre psychomotriciennes avaient été bénéfiques pour les professionnelles. Odile interroge donc Marianne et Aurélie sur ces rencontres. Elles répondent qu’il n’y en a actuellement pas. Certaines psychomotriciennes présentes peuvent dire qu’elles travaillent en crèche et qu’elles ont essayé de les mettre en place mais que ce n’est que le début et qu’il a fallu se battre pour y arriver. Elles évoquent elles aussi leur difficulté à faire participer les professionnels aux ateliers qu’elles mènent. Elles observent que les professionnelles sont soit dans l’action, soit dans l’observation mais qu’elles ne parviennent pas à être entre les deux.

Mélanie refait elle aussi le lien avec le premier café psychomot’ en disant qu’elle a eu ce sentiment là en travaillant avec des personnes âgées et que si nous, psychomotriciens, parvenons à nous observer agir ce n’est pas le cas de tous les professionnels. Il y a aussi la question de l’identification quand nous nous mettons à faire comme l’autre (qu’il soit enfant ou personne âgée) et que cette identification peut être très difficile à gérer si elle n’est pas pensée.

La discussion se fait ensuite sur le plaisir partagé que nous parvenons à éprouver en imitant l’autre, en étant en lien avec lui. Ce lien peut être difficile à mettre en place  avec les enfants en bas âge qui semblent bien lointains de nous lorsqu’ils font leurs expériences. Il nous est parfois difficile de comprendre l’intérêt que peut leur susciter la découverte qu’ils sont en train de faire et donc d’aller à leur rencontre.

Les personnes présentes se questionnent aussi sur l’organisation des groupes d’enfant par âge. Certaines crèches sont organisées par âge pour que l’enfant fasse ses expériences dans un espace qui soit adapté à son niveau. La question se pose alors de ce que nous prenons comme référentiel : l’âge, le développement moteur de l’enfant ou le type de jeu qu’il développe ? Car si on prend le développement moteur de l’enfant qu’en est-il de l’enfant handicapé qui ne se développe pas au même rythme que les autres, changera-t-il un jour de groupe ? Comment travaille-t-on la notion de groupe en crèche ? Pour parvenir à maintenir un certain cadre, il faut que les enfants apprennent à faire les choses comme ils le souhaitent mais en respectant l’autre.

Nous terminons sur la question du travail du psychomotricien dans un service de prévention. Ce travail demande  que l’on déconstruise l’image que l’on a du psychomotricien « soignant » qui s’adresse à quelqu’un de « malade ».

La prévention est le fil rouge de notre saison de café psychomot’ qui va se poursuivre avec Fabien Da Rosa qui nous parlera de sa pratique auprès d’adolescents dans un lieu de soin de dernier recours avant l’incarcération. Cela se déroulera le 24 avril, toujours au café de la Cloche.

pour l’ARRCP, Lison Gilardot


lundi 5 février 2018

Café Psychomot' - Mardi 27 Février 2018 -19h45




Afin de poursuivre notre réflexion sur « La psychomotricité hors des sentiers battus », nous vous proposons de nous retrouver 
le mardi 27 février 2018, à 19h45 au café de La Cloche.

Pour ce deuxième café de la saison, ce sont Aurélie Galland et Marianne Passot qui nous parlerons de leur expérience de psychomotriciennes en crèche.

Pour nourrir notre réflexion, Aurélie et Marianne nous proposent de lire l’article « Quand des « psy » vont à la rencontre des bébés : une approche préventive en crèche » de Marie – Claire Luciani et Anne Vedel. Vous le trouverez dans la revue Thérapie Psychomotrice et Recherche, n°136, année 2003.

Merci de vous préinscrire par mail à arrcplyon@gmail.com
Nous vous renverrons un mail de confirmation ou non d’inscription. Nous ne dépasserons pas le nombre de 25 afin de mieux pouvoir échanger.
Vous réglerez votre inscription, de 5€, le jour même à Denis Mortamet, sauf si vous avez pris votre adhésion pour l'année, et prendrez votre consommation au bar avant de vous installer.

L’ARRCP profite de la présentation de ce nouveau café pour vous adresser ses meilleurs vœux pour cette nouvelle année !

Pour l’ARRCP,
Lison Gilardot.