L'Association de Réflexion et de Recherche Clinique en Psychomotricité de Lyon et sa Région vise à promouvoir la recherche clinique en psychomotricité par divers moyens notamment : l’organisation de séminaires, colloques, groupes de réflexion. Soutenir des projets individuels ou collectifs de recherche sur la clinique psychomotrice, favoriser et/ou rechercher la collaboration avec des structures à même d’apporter une contribution directe ou indirecte au but poursuivi par l’association et tout particulièrement avec l’Institut de Formation en Psychomotricité de Lyon.
Elle s’adresse à tout psychomotricien désireux d’engager un travail d’approfondissement théorico-clinique, quel que soit son champ d’exercice professionnel ou son référentiel théorique et clinique.
Susciter les échanges, favoriser le débat entre psychomotriciens, soutenir la réflexion et la recherche à propos de la pratique, telles sont les ambitions de l’ARRCP Lyon et région. Dans cet objectif, l’association mise sur l’engagement de ses membres dans une démarche qui consiste à se confronter aux difficultés et aux doutes rencontrés dans la clinique, à approfondir ses intuitions cliniques, à les arrimer à des concepts théoriques, à transmettre et discuter les résultats de ses travaux.

mardi 30 octobre 2012

Quelques mots du Café Psychomot du 23 octobre 2012


« La place du sexuel en psychomotricité », tel est le titre que Roland Obeji nous donne pour introduire notre café-psychomot.

Premier constat fait par Jérôme Boutinaud et Madeleine Tordjman dans leur éditorial, constat repris par Roland : il n’existe pas d’écrits ou bien trop peu signés de psychomotriciens. L’invitation est faite : il faudrait qu’on s’y mette !

Puis Roland s’appuie sur le texte d’Olivier Rachid Grim dont il distingue deux parties, la première relatant ce transfert « amoureux » de cette mère accompagnant son enfant en soin et qui bien sûr ne laisse pas Olivier Rachid indifférent… Il la trouve même très séduisante. Puis une deuxième partie du texte plus polémique sur la place institutionnelle du psychomotricien-homme dans ce royaume féminin. Olivier Rachid aurait-il eu quelques fâcheuses expériences ?… En tout cas tous les hommes de notre profession ne le vivent pas si mal… Mais de là, Roland pose la question : « Mais la psychomotricité, c’est sexué ou pas ? » Il trouve d’emblée réponse, ne serait-ce que dans le choix du matériel. Les épées ou les gants de boxe font leur apparition dans les salles des psychomotriciens, et pas toujours dans celles des femmes exerçant la même profession…

D’où le postulat de Roland : « On est sexué dans notre présence professionnelle ». Ouf, je me sens mieux… nos pouvons repousser un peu plus loin cette angoisse de castration qui plane au-dessus de la tête de tout bon névrosé que nous sommes !

Roland annonce ensuite la différence entre féminin/masculin et maternant/paternant, positions plus volontiers réfléchies et écrites notamment par Catherine Potel.

Puisque nous sommes sexués, qu’est-ce qui fait tiers dans notre approche de la sexualité en psychomotricité ? Plusieurs champs de réponses :

• La théorie, mais les écrits de psychomotricien(-ne)s font défaut.

• La morale, mais il y a le risque que la morale interdise l’expression libre du patient (Jeu avec la ficelle de son pantalon de jogging par un ado qui a pris fin sous le regard interdicteur d’une psychomotricienne un peu trop moralisatrice).

• L’institution, parfois insuffisamment étayante dans notre pratique de psychomots (une abréviation qui fait l’unanimité des psychomotriciens hommes et femmes).

• Il y a le champ de la psychologie avec l’interdit fondateur, l’interdit du toucher, qui régit l’approche psychothérapique en psychologie. Mais le psychomotricien n’est pas soumis de la même manière à l’interdit du toucher.

O. R. Grim définit deux modalités de défense : le toucher opératoire et le toucher maternant régressif.

Il y a une inquiétude vis-à-vis de l’institution qui précède parfois l’inquiétude que nous pouvons ressentir dans la relation avec le patient.

Tout cela est bien compliqué, et la première hypothèse de Roland est que la psychomotricité ne peut pas traiter du sexuel. Le psychomotricien parle plus volontiers d’excitation. Or la psychomotricité est définie comme quelque chose qui doit contenir l’excitation (ref aux écrits de C. Potel). Pourtant Roland nous dit qu’il faut aussi sexualiser la personne que l’on a en face de soi, l’exciter pour qu'elle se sente un être sexué.

En fait, alors que la psychomotricité veut s’adresser à la globalité de la personne, ne faut-il pas isoler le sexuel pour travailler avec la sexualité sans travailler sur du sexuel ? « Il y a des choses qui ne me regarde pas », nous dit Roland et ne pas les regarder nous permet de voir, d’entendre, d’accueillir autre chose. En d’autre terme, qu’est-ce qu’on a à ne pas toucher quand on touche l’autre ?

Un débat riche suit cette mise au travail de Roland. De nouveaux participants s’y incluent.

Je m’étonne que Roland n’ait pas abordé la notion de juste distance.

Aran rapporte la dimension symboligène de notre travail qui fait tiers.

Béatrice précise la différence qu’il y a entre le sexuel et la sexualité.

Roland enrichit son discours en distinguant la position féminine qui correspondrait plus à la psycho-sensorialité, maternante elle est pare-excitante mais pas toujours. La position masculine rejoindrait plus la psycho-motricité de par l’agir qu’elle sous-tend.

Pour Sabine, la sexualité est essentiellement psychomotrice. Si nous, psychomotriciens, nous floutons la sexualité par peur de l’aborder, de ne pas la voir, qui le fera mieux que nous. La sexualité est une fonction psychomotrice.

Natacha évoque l’indication d’une patiente trisomique dont la sexualité envahissait toutes ses rencontres, laissant l’institution bien démunie et demandant en dernier recours une prise en charge en psychomotricité. Après avoir réfléchi à ce cas dans un groupe de travail, un psychomotricien-homme du groupe pose la question : « mais est-ce qu’elle jouit ». C’est non pas en voulant calmer son excitation, mais en excitant la patiente, dans la jouissance de ses autres orifices, que cette patiente a trouvé plus d’apaisement en son vagin, et peut vivre aujourd’hui une relation amoureuse unique et durable.

Je pointe la grande différence qu’il y a à accueillir une demande verbalisée par le patient qui place d’emblée la symbolique en tiers, et se trouver sidéré par le comportement à caractère sexuel qui peut faire émergence de façon brute et crue dans une séance. N’abordons-nous pas souvent le plaisir durant nos séances, en le nommant et le reconnaissant ?

Denis reprend le mot de « plaisir » finalement assez peu évoqué au cours de la soirée. Denis se réfère à Roussillon pour nous rappeler les différents niveaux de plaisir, plaisir d’organe et plaisir partagé.

Nous nous retrouverons un mardi de mars 2013 pour le prochain café-psychomot sur le thème suivant :

Le tiers et l’institution ou comment penser la place du psychomotricien dans nos institutions : quand l’institution fait tiers et étaye le psychomotricien dans sa clinique, ou bien quand ça ne fonctionne pas… quel dialogue envisager entre le psychomotricien et son institution ?

Si vous êtes intéressés pour nous proposer un texte de référence pour cette prochaine rencontre, ou si vous avez envie d’intervenir sur ce thème, contactez-nous par mail. Nous nous donnons toute cette fin d’année 2012 pour cela.

Je m’excuse d’avance de ne pas avoir repris dans ce compte-rendu l’intégralité des interventions. Elles ont été nombreuses. J’y ai moi-même participé, et n’ai pas tout noté. Voilà ce qui arrive quand nos café-psychomots sont si riches !

Merci à toi Roland pour ce partage.

Pour l’ARRCP,
Odile Gaucher-Hamoudi

mercredi 3 octobre 2012

Café Psychomot du Mardi 23 octobre 2012



L'Association de Réflexion et de Recherche Clinique en Psychomotricité de Lyon et sa Région vous propose :
Son prochain Café Psychomot qui se tiendra


Le mardi 23 octobre 2012
à 19h45

Au Mondrian café
1 quai Claude Bernard
69007 LYON

Venez échanger, réfléchir, discuter sur nos pratiques.

Dans notre travail de psychomotricien, la question du tiers ne cesse de nous interroger et nous allons la réfléchir tout au long de l’année.

Ce mardi 23 octobre, Roland Obéji nous réunit autour de deux textes pour aborder « le tiers et le sexuel », dans la continuité de notre dernière saison : celui d’O.R. Grim, « Le psychomotricien et l’action médico-sociale précoce, ou les dangers d’être un homme au royaume des femmes », in Thérapie Psychomotrice-et Recherches– Hors-Série – 2004, ainsi que l’éditorial écrit par J. Boutinaud et M. Tordjman du n°143, de Thérapie Psychomotrice-et Recherches– « Entre Fantasme et sexualité… une place pour les thérapies psychomotrices… ».

Entrée 5€ avec une consommation offerte.

Inscrivez-vous de préférence avant le 16 octobre 2012 en nous envoyant un mail à l'adresse suivante : arrcplyon@gmail.com
Réservée aux psychomotriciens diplômés
L'association n'étant pas autorisée à diffuser le texte, nous vous invitons à le consulter en bibliothèque.