L'Association de Réflexion et de Recherche Clinique en Psychomotricité de Lyon et sa Région vise à promouvoir la recherche clinique en psychomotricité par divers moyens notamment : l’organisation de séminaires, colloques, groupes de réflexion. Soutenir des projets individuels ou collectifs de recherche sur la clinique psychomotrice, favoriser et/ou rechercher la collaboration avec des structures à même d’apporter une contribution directe ou indirecte au but poursuivi par l’association et tout particulièrement avec l’Institut de Formation en Psychomotricité de Lyon.
Elle s’adresse à tout psychomotricien désireux d’engager un travail d’approfondissement théorico-clinique, quel que soit son champ d’exercice professionnel ou son référentiel théorique et clinique.
Susciter les échanges, favoriser le débat entre psychomotriciens, soutenir la réflexion et la recherche à propos de la pratique, telles sont les ambitions de l’ARRCP Lyon et région. Dans cet objectif, l’association mise sur l’engagement de ses membres dans une démarche qui consiste à se confronter aux difficultés et aux doutes rencontrés dans la clinique, à approfondir ses intuitions cliniques, à les arrimer à des concepts théoriques, à transmettre et discuter les résultats de ses travaux.

jeudi 1 décembre 2011

1-2-3, le rideau s’ouvre : Le premier café psychomot' de la saison 2011-2012…

Pascale Olivier, pour mettre en réflexion  le texte « Enfants terribles, enfants tyranniques », pp113-121 écrit par M. Duloum et J.L Duquesne, extrait du livre « Enfants terribles, enfants féroces » de MB Lacroix et M.Monmayrant, va nous plonger dans sa clinique avec force, intensité et humanité.
Elle nous parle de ces groupes d’enfants,  malmenants, éprouvants mais aussi étonnants et palpitants…de quoi nous faire battre le cœur et provoquer quelques arythmies.
Et puisqu’il est question de battre, Pascale parle, dans sa rencontre avec ces enfants aux prises avec des angoisses d’anéantissements, de liquéfaction… de la « force terrible de la rage ».
Elle nous dit combien le recours à ce livre avait alors une fonction de contenant d’affects.
Ce livre est écrit par des groupalistes, qui font du groupe, racontent le groupe et leurs traversées dans des mouvements dépressifs, leurs tentatives de contenance.
Pascale fait des allers –retours entre sa clinique et l’article et nous raconte son expérience d’un processus groupal aux différentes étapes qui a amené les soignantes à, laisser dans un premier temps, des objets réels à disposition pour jeter, expérimenter et jouer des choses, puis dans un deuxième temps en enlever… pour que se déploie la scénarisation et la mise en figurabilité de la violence.
Violence qui pourrait s’originer, pour l’un de ses aspects, dans un défaut de regard d’émerveillement.
Le groupe, nous rappelle Pascale, seraient le lieu d’expression des vécus archaïques non psychisés et qui pourraient trouver à se contenir et passer du côté du joyeux et de l’érotisation dans la motricité et le jeu.
La violence viendrait donc en lieu et place d’angoisses archaïques.
Les deux auteurs du texte montre alors leur cheminement et leurs efforts pour rester entiers et garder en eux une capacité de créativité, et essayer de comprendre «  je ne comprends rien, mais j’essaie de comprendre » face à la violence et la dévastation.
Le « pour de vrai »  ressenti par le thérapeute (la colère) et renvoyé au petit patient semble contenant et il y a lieu de penser que quand l’attention cède, ça fait déflagration.
Pascale nous invite à penser que le travail serait bien de permettre la transformation de la violence en agressivité, adressée à un autre et qu’il y a, toujours à travailler les contenants nécessaires pour héberger, mettre à l’abri…
Cela fait associer Cécile sur le conte des « 3 petits cochons » et du groupe comme « une maison-corps », puis Thomas sur l’effet de surprise et l’espace potentiel de l’inattendu…
L’échange et les associations se poursuivent encore nous amenant du côté de l’être avec pour moi, et de la capacité à s’illusionner pour Emmanuelle.
Et puis nous revenons avec Roland aux abîmes de ces enfants violents, comme s’ils ne pouvaient nous trouver s’ils ne nous avaient pas un peu abîmés.
Le « comprendre » dont parle les deux auteurs, ne serait pas forcément le  pourquoi intellectuel, mais bien le prendre avec, la mise en geste et en voix, propres aux psychomotriciens. Ces à-côtés qui laissent surgir quelque chose de plus authentique de nos éprouvés et je repense à la scène du « pont-levis » raconté par Pascale qui nous dit qu’elle fera toujours rire.
Nous nous sentons alors peut-être faire groupe…après cette mise en groupe intellectuel et comme un rappel quand s’interroge les paradoxes entre groupe et individualité dans le groupe, Frédéric nous exprime son point de vue sur une lecture abusive du « pas de sujet du tout » dans les états de violence groupales… : le groupe convoquerait l’archaïsme, l’indifférenciation, mais ce sont des temps, des morceaux de personnalité mobilisés à certains moments…

Nous aurons, quand à nous, été mobilisés dans notre appareil à penser et ressentir, comme le déroulé d’une histoire : 
1-2-3 le rideau s’ouvre, l’imaginaire et le symbolique se croisent, 1-2-3 le rideau se ferme et l’histoire de ce café se termine…
Pour laisser place à une autre …rdv le 28 février…
  
Natacha Vignon pour l’ARRCP